Une Napolitaine vivant dans le nord de l'Italie, de retour dans sa ville natale pour les fêtes, trie consciencieusement ses ordures ménagères dans la maison familiale, puis s'en va jeter ses trois sacs-poubelle. Au lieu de conteneurs de tri sélectif, elle se retrouve face à un énorme tas de déchets. C'est l'histoire racontée récemment par le quotidien Corriere della Sera pour illustrer la crise des ordures qui sévit de nouveau à Naples. La suite est simple : après un instant d'embarras, la dame se résigne à faire comme tout le monde, et abandonne ses sacs sur le trottoir.
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Début janvier, quelque 2 000 tonnes de déchets s'entassaient dans les rues. Les pompiers ont dû intervenir à 70 reprises dans la nuit du 2 au 3 janvier pour éteindre des feux allumés par des habitants excédés. Les autorités sanitaires ont rappelé, en vain, que ces dizaines d'incendies volontaires libéraient des dioxines, des molécules toxiques.
En réalité, "l'urgence ordures", comme on dit à Naples, dure depuis quatorze ans. Elle trouve son origine dans la pénurie de décharges. Les rares qui fonctionnent sont saturées. Beaucoup d'autres, contrôlées par la Camorra (Le Monde du 25 avril 2007), ont été fermées par la justice. Car les déchets sont devenus pour la mafia locale un commerce lucratif. Elle achète à bas prix un terrain agricole, puis, grâce aux connivences qu'elle entretient, le transforme en décharge, où elle écoule - en plus des déchets - des produits toxiques en provenance des industries du Nord.
Le faible taux de tri sélectif - 10 % en moyenne dans la région - et l'absence de planification ont fait le reste. Les sites de retraitement et de recyclage sont encore à l'état de projet. Le seul incinérateur prévu - en Lombardie, on en compte treize - est toujours en voie d'achèvement. Conséquence : les ordures s'entassent. Pas moins de 2 milliards d'euros ont pourtant été dépensés depuis quatorze ans. Depuis sept ans, 2 000 tonnes de déchets - une quantité qui pourrait bientôt doubler - partent quotidiennement pour être brûlées en Allemagne, ce qui coûte 1 million d'euros par jour.
La situation semble parfois s'arranger, puis se dégrade de nouveau, comme ces jours-ci, à la suite de la fermeture, fin décembre, d'un des rares sites de stockage qui fonctionnaient encore. D'autres sites potentiels ont été identifiés, et la réouverture de vieilles décharges a été évoquée. Mais les populations locales s'opposent à ces projets.
L'Union européenne a encore une fois rappelé l'Italie à l'ordre, comme en juin 2007. Le porte-parole du commissaire à l'environnement a annoncé que Bruxelles suivait "de près l'évolution de la situation en Campanie" et que des sanctions pourraient être prises.
Sans plus attendre, un curé de la banlieue napolitaine a exhorté ses paroissiens à réagir et a fait placer des conteneurs devant son église. Mais, comme pour les trois sacs de la dame, reste à savoir quel sort leur sera réservé une fois qu'ils seront remplis.
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Début janvier, quelque 2 000 tonnes de déchets s'entassaient dans les rues. Les pompiers ont dû intervenir à 70 reprises dans la nuit du 2 au 3 janvier pour éteindre des feux allumés par des habitants excédés. Les autorités sanitaires ont rappelé, en vain, que ces dizaines d'incendies volontaires libéraient des dioxines, des molécules toxiques.
En réalité, "l'urgence ordures", comme on dit à Naples, dure depuis quatorze ans. Elle trouve son origine dans la pénurie de décharges. Les rares qui fonctionnent sont saturées. Beaucoup d'autres, contrôlées par la Camorra (Le Monde du 25 avril 2007), ont été fermées par la justice. Car les déchets sont devenus pour la mafia locale un commerce lucratif. Elle achète à bas prix un terrain agricole, puis, grâce aux connivences qu'elle entretient, le transforme en décharge, où elle écoule - en plus des déchets - des produits toxiques en provenance des industries du Nord.
Le faible taux de tri sélectif - 10 % en moyenne dans la région - et l'absence de planification ont fait le reste. Les sites de retraitement et de recyclage sont encore à l'état de projet. Le seul incinérateur prévu - en Lombardie, on en compte treize - est toujours en voie d'achèvement. Conséquence : les ordures s'entassent. Pas moins de 2 milliards d'euros ont pourtant été dépensés depuis quatorze ans. Depuis sept ans, 2 000 tonnes de déchets - une quantité qui pourrait bientôt doubler - partent quotidiennement pour être brûlées en Allemagne, ce qui coûte 1 million d'euros par jour.
La situation semble parfois s'arranger, puis se dégrade de nouveau, comme ces jours-ci, à la suite de la fermeture, fin décembre, d'un des rares sites de stockage qui fonctionnaient encore. D'autres sites potentiels ont été identifiés, et la réouverture de vieilles décharges a été évoquée. Mais les populations locales s'opposent à ces projets.
L'Union européenne a encore une fois rappelé l'Italie à l'ordre, comme en juin 2007. Le porte-parole du commissaire à l'environnement a annoncé que Bruxelles suivait "de près l'évolution de la situation en Campanie" et que des sanctions pourraient être prises.
Sans plus attendre, un curé de la banlieue napolitaine a exhorté ses paroissiens à réagir et a fait placer des conteneurs devant son église. Mais, comme pour les trois sacs de la dame, reste à savoir quel sort leur sera réservé une fois qu'ils seront remplis.
2 commentaires:
C'est interessant.
Aj.Thawit
C'est interessant
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